Au pays de là où y'a tout qu'est bien !

Deuxième escapade, le temps d'un weekend encore, qui a démarrée dans un contexte très mouvementé et incertain, mais qui s'est finalement soldé par un petit air de paradis sur Terre... en Estonie, plus précisément à Tallinn.

La cathédrale Alexandre Nevsky

Mais avant d'en venir à ce qui m'a poussé à choisir le titre de cet article, il faut savoir qu'il s'en est fallu de peu pour que nous restions cloués en Finlande. Vendredi 30 Novembre 2012, c'est en quelque sorte une tempête de neige qui s'est abattue sur l'Europe du Nord, plus particulièrement sur la Baltique et ses environs, à savoir Suède et Finlande, et tous les pays baltes. Donc lorsqu'en temps normal, vitesses respectées, 3h sont nécessaires pour relier Rauma à Helsinki en voiture, réaliser ce chrono en pleine nuit sous une neige battante, avec des rafales de vent monstrueuses, la route gelée, le tout sur plus de 250km, ça relève du défi. Oui parce qu'au bout, y'a un ferry qui ne nous attendra pas... Bref nous sommes arrivés ric-rac, pour apprendre finalement que le ferry que nous devions prendre n'était même pas arrivé à Helsinki, resté cloué à Tallinn pour cause de mer démontée. On lâche rien, on trouve une autre compagnie qui a les couilles de faire la traversée, et nous voilà partis 1h30 après l'horaire prévu, mais partis quand même ! 2h00 de traversée plus tard, un gin-tonic dans l'estomac, des prises d'air à l'extérieur sur le pont glacé pour éviter le vomito lié au tangage, et après quelques parties de cock & roses, nous voilà arrivés à destination...

Dépôt des valises et sacs dans notre magnifique appart' gigantesque en plein coeur du centre historique, c'est parti pour démarrer la fiesta toute la nuit, sous la neige... :)

Une des deux chambres de l'appartement

Pour planter rapidement le décor: 

- imaginez Fantasyland, où tout est beau, tout semble trop carton-pâte pour être vrai, genre dans la vraie vie ça n'existe pas. SI ! A Tallinn ça existe !

- imaginez ces films romantico-gnangnans qui se passent à Noël dans un décor chaleureux, vin chaud, neige qui tombe, chalets en bois, blablabla, genre les réalisateurs abusent, dans la vraie vie ça n'existe pas. SI ! A Tallinn ça existe !

- imaginez une ville où 90% de la population féminine semble être mannequin, et les 10% restants sont juste des jolies filles, et que simplement en leur faisant un joli sourire elle viennent vers vous, simplement pour faire connaissance le plus naturellement du monde, sans vice ou quelconque arrière pensée. Dans la vraie vie ça n'existe pas. SI ! A Tallinn ça existe.

- imaginez sortir à 4, entre potes, rentrer dans un bar super branché, genre ceux où dans la vraie vie ce genre d'établissement est réservé aux gens qui ne font pas parti du même monde que vous, et là, non seulement vous y êtes bienvenus avec le sourire, mais dans un élan de générosité et pour vous la péter un peu, vous payez la tournée à vos potes. 4 cocktails. La serveuse vous réclame 15 euros. Oui 15€ les 4 cocktails dans un lieu magique en plein coeur de la capitale. Dans la vraie vie ça n'existe pas. SI ! A Tallinn ça existe !

J'arrête là ?

Non bien sûr que non. La soirée se déroule donc, passant de bars en bars, dans une ambiance festive, amicale, chaleureuse.

Le lendemain, temps magnifique, petit déjeuner dans un café sous voûtes, cappuccino et pâtisseries à tomber par terre, le tout toujours avec le sourire, et pour des tarifs dérisoires.

Petite visite de la ville, place de l'hôtel de ville, centre médiéval, plus vieille pharmacie d'Europe (XVe) toujours en activité, ancien complexe industriel tout réhabilité super design, petite pause avec un verre de pinot noir, une bruschetta, un café et un sourire le tout pour 10€, et cerise sur le gâteau pour terminer l'après-midi: 1h de SegWay dans les rues médiévales enneigées pour 16€ ! Ah et j'allais oublier, partout dans cette ville magique il y a du WiFi gratuit ! Partout ! Ah et j'allais oublier aussi, dès le 1er janvier 2013, tous les transports en commun du pays sont gratuits !!!

La soirée a ensuite suivi son cours, avec super resto pour quelques euros, dans un cadre superbe, et concert privé, puis A tribute to Jimmy Hendrix dans un vieux théâtre transformé en salle de concert à 20 mètres de notre appart', et fin de la nuit dans divers établissements, parsemés de vodka, de jazz, d'electro, de narguilés, de rencontres, de shooters, de neige, de gadins en pleine rue...

Il est passé un peu bien le Pinot !

Départ pour Helsinki en fin de matinée le dimanche. Nous ne pouvions pas rentrer sans une certaine tristesse, mais le petit brunch sur la place de la cathédrale tombait à pic pour terminer ce weekend en beauté.

Informations touristiques, pour ceux qui souhaitent s'y rendre...

Depuis la Finlande, seuls 85km de traversée de la Baltique pour relier Helsinki à Tallinn en 2h environ via les ferries de la Tallink Silja ou la Viking Line. Compter entre 50 à 70€ l'aller-retour.

Depuis la France, compter 220€ minimum pour un aller-retour Paris/Tallinn sur Finnair ou Lufthansa.

Pour l'hébergement, compter moins de 200€ l'hôtel 4 étoiles pour 2 nuits à deux personnes, ou 120€/pers. un super appart' pour 5 personnes.

Pour manger et sortir, vous l'aurez compris, c'est pas cher du tout, ça ne vous coûtera pas plus de 80€ à table pour le weekend.

Pas de change monétaire, l'Estonie pratique l'Euro depuis début 2011. Tout le monde parle anglais, et ils apprécient beaucoup les Français.

On va finir sur une petite anecdote, ou plutôt deux, qui expliquent je pense, en partie, pourquoi les français sont appréciés en Estonie. 

Premier cas: le samedi, aux alentours de midi, dans un joli centre commercial, petit arrêt dans un café dans la galerie, pour prendre... un café, à la française. Servi avec classe et sourire, on boit enfin un vrai expresso (denrée rare en Finlande) accompagné d'un macaron gracieusement offert. Nous nous trouvons assis à côté de deux Finlandais, un homme une femme, je dirais respectivement 28 et 35 ans peut-être. Eux, ils étaient au vin, rouge, et ils n'avaient pas l'air d'être à leur premier de la journée. Je rappelle qu'il devait être midi. Le regard était vitreux, et leur expression "scénique" plutôt approximative. Elle, elle nous priait d'arrêter de prononcer le mot "macaron", ce mot dans la bouche d'un français lui faisait chauffer l'entre-jambes...

Deuxième cas: le samedi soir, dans le super resto, classe, sous voûtes, dans le centre médiéval. 20h00. Duo de chanteur/guitariste parfait, magret de canard dans l'assiette, un petit Merlot dans le verre. A la table côté de nous, un groupe de 6 personnes. Des Finlandais. Sur 6: deux avaient la tête dans l'assiette, l'un d'eux allongé sur la banquette en train de décuver, un autre faisant des allers-retour aux toilettes, et les deux derniers devaient hésiter entre l'assiette ou la banquette tant l'idée de penser devoir gérer leurs cadavres de collègues devaient les déprimer...

Voilà, une fois de plus, qu'on le veuille ou non, le problème de l'alcoolisme bien connu en Finlande n'est pas une légende urbaine, il se confirme réellement au quotidien.

Ah, et pour finir, de retour à Helsinki, le Finlandais qui rentre de Tallinn a su profiter du duty-free dans le bateau, ils en descendent avec les palettes complètes de bières chargées sur des diables.

Pathétique...

Alors oui, je pense qu'une fois qu'on a enlevé les Finlandais, les Russes et leur finesse, ainsi que les locaux, forcément, le français attire le regard, et on a peu d'effort à faire pour être bien vus ;)

Au pays des Trolls

Premier article d'une série, pour vous faire découvrir, au gré de mes escapades, les pays scandinaves et baltes, ou au-delà, où l'on se sent obligé de faire un saut lorsqu'on vit en Finlande...

Et il faut dire qu'il m'aura fallu près d'un an pour commencer à réfléchir à prendre l'avion pour aller ailleurs qu'en France le temps d'un weekend. Novembre et décembre ont donc été garnis de Norvège, Estonie et Russie...

Commençons donc par un des pays où le coût de la vie est dans le top 20 des plus élevés au monde: la Norvège, plus précisément la ville hanséatique de Bergen, porte d'entrée des fameux fjords.

Alors autant être clair d'entrée de jeu: passer 3 jours à deux dans ce pays vous reviendra aussi cher que 15 jours en solo à Cancun (vols compris) ! Oui, parce le Norvégien sait vous souhaiter la bienvenue lorsque vous sortez de l'aéroport: 20€ pour faire 10 pauvres kilomètres en bus qui vous emmène au centre ville ! Et ce n'est que le début. Pour continuer sur les tarifs, avant de passer à la visite, voici quelques exemples: 4-5€ un café, 10€ une bière pression, 90€ dans un bon resto (apéro+entrée+plat, pas de dessert, pas de vin), 35€ salade sympa et cheesecake, 10€ le funiculaire, 50€ le kilo de saumon fumé délicieux sur le marché au poissons...

A ces tarifs, 3 jours ont donc été suffisants. Par contre, c'est vraiment super short pour pouvoir prétendre avoir vu la Norvège. En partant de Bergen pour 3 jours, exit donc le Kjeragbolten, Oslo, l'archipel des Svalbard, la capitale de l'Arctique Tromsø, les îles Lofoten, le Cap Nord et le soleil de minuit...

Bryggen, le plus vieux quartier de Bergen

Que faire en trois jours donc à Bergen et dans les environs ? Pour ma part, la découverte de Bergen pour démarrer. C'est vraiment joli et typique. La vieille ville ressemble à un petit village de Noël, même sans la neige. Outre les nombreux musées pour ceux en quête de culture plus que de paysages, un tour au très renommé marché aux poissons, vous permettra entre autre de goûter de la baleine... L'attraction phare de Bergen reste le funiculaire Fløibanen du Fløyen, qui vous monte à 400m au dessus du niveau de la mer, pour admirer le panorama sur la ville, même de nuit.

Panorama sur Bergen, au coucher du soleil, depuis le mont Fløyen.

Sur une journée d'excursion, pressé par le temps court du séjour, on optimise la découverte des fjords par un circuit nommé Norway in a Nutshell (ou la Norvège en miniature). Au départ de Bergen, on prend le train de la ligne Bergen-Oslo, qui longe les fjords, et monte en 2h de temps à 866m d'altitude, pour nous déposer à Myrdal, au beau milieu de la neige et de la glace. Ici, on continue sur le Flåmsbana, le train de la ligne Flåm-Myrdal, train empruntant la 3e voie la plus pentue au monde. En 20km, retour au niveau 0, où le ferry nous attend pour parcourir le Aurlandsfjord, puis le Nærøyfjord. Bref, c'est magnifique. Par contre, si vous envisagiez d'aller en Norvège, surtout pour voir les fjords sur ce type d'excursion, soyez pas aussi cons que nous: n'y allez pas l'hiver, à 16h00 c'est nuit noire, donc le paysage est d'une beauté relativement... obscure !

Le Nærøyfjord, et la nuit s'installe...

Vous l'aurez compris, aller en Norvège, ça se prépare. Financièrement évidemment, mais il faut aussi bien choisir la saison, les points clés, et la durée adéquate pour le séjour. Ah et, pour les novices des pays scandinaves (quoique ça se trouve ailleurs aussi ce genre de conneries): les gens du nord ne sont pas chaleureux, c'est à dire que par défaut, le lit double avec un seul grand et vrai matelas pour dormir contre sa moitié, ils connaissent pas ! Pensez à exiger ce petit détail lors de vos réservations d'hôtel, car sinon, que vous le vouliez ou non, vous dormirez à l'auberge du cul tourné ! :P

Trop mignon :)

La nuit de la décélération

Voilà un bon moment que je n'étais pas venu alimenter le blog. A ma décharge, depuis début novembre, je bouge pas mal, et entre chaque mouvement, peu d'énergie pour pondre un article. Et en guise de fausse excuse et de transition, il faut dire qu'ici, aux alentours de fin octobre/début novembre, tout devient plus lent...

En effet, il se passe un truc extraordinaire ici, en une nuit: la DDE locale change TOUS les panneaux de limitation de vitesse du pays, pour réduire celle-ci (la vitesse hein, pas la DDE, déjà qu'ils respirent pas le stress...) de 20km/h dans la plupart des cas, de même que la programmation de leurs radars fixes. Cela se traduit principalement par un passage de 120km/h à 100km/h sur autoroute, et de 100 km/h à 80km/h sur nationale. Dans le concret, imaginez une nationale Valence-Lyon tout en ligne droite, à 80km/h max tout le long, avec un radar tous les 7km ! Et non, vous n'avez pas d'autre alternative, d'autant plus que hormis sur le créneau 11h00-15h00 les jours de beaux temps, ça se passera la nuit :-/ 

Bref, vous l'aurez compris, l'entrée dans l'hiver impose ici un changement du rythme de vie...

Avec ou sans élan ?

Si on essaie de devenir un peu moins français, pour comprendre les raisons de ces nouvelles règles hivernales, applicables jusqu'en avril, on se rend très vite compte que malgré les 4 pneus cloutés, conduire à 110km/h sur une route glacée sous une tempête de neige en pleine nuit, ça ressemble rapidement à marcher sur des oeufs avec des chaussures de foot...

Donc ici, en Finlande, l'hiver encore plus que l'été, on prend son temps. Un trajet, ça s'anticipe. On prévoit minimum 1h15 pour faire 80km, plutôt que 40min en roulant comme un timbré, car ici, ce n'est pas possible de rouler comme un timbré ! Et outre le fait de prendre des risques de se foutre en l'air, le compte en banque peut en prendre un coup !

La Finlande est-elle faite pour vous ?

En ce 1er novembre, jour férié de la Toussaint en France (qui est travaillé ici en Finlande), j'avais envie de faire un article, mais fête des morts oblige, j'avais envie de le faire moi aussi (le mort :P), donc je ne me suis pas foulé. Ma moitié a aujourd'hui google-isé l'expatriation sur Rauma, et est tombée sur une petite perle d'un internaute, qui a écrit ceci fin 2007, au sujet de son expérience. Dégustez...

Si vous aimez les sapins, que vous n'êtes pas fan de grande cuisine et que ça ne vous dérange pas de manger essentiellement des patates, que vous aimez suivre les règles à la lettre sans vous poser de question, que vous écoutez du rock metal, que ça ne vous dérange pas de skier sur des petites pistes plates recouvertes d'une neige parfaite, que vous n'aimez pas vous mélanger avec d'autres personnes, que vous avez tendance à porter des chaussettes blanches et de grosses chaussures avec un costume ou que vous portez régulièrement une chaîne en or par dessus votre t-shirt, que vous pouvez supporter de ne pas voir la lumière du jour pendant plusieurs mois, que vous pouvez supporter d'avoir la lumière du jour pendant plusieurs mois, que vous pouvez supporter des températures négatives pendant plusieurs mois, que vous adorez faire de la musculation et prendre des protéines ou que vous avez arrêté de faire de la musculation et que vous êtes juste gros maintenant, que vous n'êtes absoluement pas romantique, séducteur, tchatcheur ou encore dragueur, que l'alcool est le seul moyen que vous avez de vous échapper de la monotonie quotidienne (ou d'avoir une relation sexuelle), que vous êtes capables d'acheter une voiture ou une moto hors de prix et rouler à 80 km/h maximum pendant 4 heures, que vous n'allez jamais dans des musées, que vous avez de l'argent, que vous ne payez jamais à boire, que vous êtes blanc et que vous avez un peu peur des autres couleurs, que vous venez avec votre propre bouteille en soirée, que vous aimez terminer complètement torché à vomir dans la neige, que vous savez faire du vélo sur la neige en téléphonant, que ça ne vous dérange pas que votre propriétaire vienne chez vous quand vous n'êtes pas là, que vous n'êtes pas troublé quand vous discutez des heures avec quelqu'un et qu'il ne vous adresse pas la parole le lendemain, que vous ne voulez pas trop en faire au boulot, que vous aimez le sauna, que vous voulez prendre 3 jours d'arrêt maladie pour un mal de tête, que vous ne souriez pas souvent, que vous avez des tatouages, etc. alors la Finlande est faite pour vous.

Cette liste non exhaustive n'est pas une critique de la Finlande. C'est une série d'observations objectives et personnelles, un Français expatrié en Finlande depuis 2 ans.

Je peux très bien écrire une liste de généralités idiotes au sujet des Français...

Un an bientôt que je suis ici. Il a pas tord le bougre ! Je n'ai pas vécu tous les faits énoncés, mais comme il le dit à la fin, il ne s'agit pas de critiques gratuites, ce sont des constats.

Et attention, notez ce jour à l'encre rouge, car je me dois de l'avouer: je commence à y prendre goût !

Il y a quand même de belles photos à faire dans le coin...