Pourquoi ce blog ?

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Initialement pensé pour permettre à mes proches de suivre mon quotidien au pays du Père Noël, ce blog est rapidement devenu pour moi un exercice d'écriture fort enrichissant. En effet, je pense qu'une photo est bien plus percutante lorsqu'elle illustre une anecdote, que lorsqu'elle se retrouve sans contexte au milieu d'une centaine d'autres dans une galerie. Toujours est-il que si vous vous retrouvez ici, c'est aussi problablement grâce à Google et quelques mots-clés bien choisis. Je suis moi-même passé par cette étape avant mon départ, où la recherche de la moindre info avant le grand voyage est bonne à prendre. La réalité de la vie au quotidien n'est pas écrite dans les brochures. Expatrié en Finlande depuis novembre 2011, y vivant seul, j'essaie donc, au travers des mes articles, de rendre mes expériences distrayantes mais surtout informatives. Mes articles ne sont pas sponsorisés. Certains sont piquants, et pourraient froisser les finlandais qui y tomberaient dessus, mais je suis sincère dans mon ressenti. J'ai eu de nombreux retours positifs sur mon contenu, cela me motive à continuer tant que j'aurai des histoires à vous faire partager...

samedi 13 juillet 2013

Ne perdons pas le Nord...

L'"ultime" voyage scandinave. Celui qui nous satellise à plus de 600km au nord du cercle polaire, à 1200km au nord d'Helsinki, pour aller là où nulle autre route ne peut nous acheminer plus au nord en Europe: le Cap Nord.




Une aventure qui démarre par un vol Finnair vers l'aéroport d'Ivalo, en Laponie, déjà à 300km plus au nord que le village du Père Noël à Rovaniemi. En plein pays same. 5h30 de route nous attendent ensuite, à travers la Laponie finlandaise et norvégienne, la forêt, la steppe et les fjords. Le Finnmark. C'est cette région norvégienne que nous visons.


Notre itinéraire...




Déjà à N69°02′, le soleil de minuit est bien haut
Première étape: Inari. Pas si loin d'Ivalo, cette commune a une superficie hallucinante de 17300 km² (la taille du Koweït !), et le 3e plus grand lac de Finlande. Passage au musée same pour découvrir l'environnement et la culture same. Une première nuit dans une wooden cabin au bord de la rivière, où déjà le soleil de minuit n'est pas timide. L'occasion de manger la makkara dans une grande hutte-barbecue, sur des peaux de bête.





Le lendemain la route continue. En Finlande, les routes de Laponie sont droites, tracées au cordeau, mais vallonnées. On se croirait sur des montagnes russes, mais en voiture. La forêt, déjà bien désépaissie, et de plus en plus clairsemée, nous laisse pour la première fois mettre les yeux sur des élans, à plusieurs dizaines de mètres de la route, protégés derrière une clôture.





On n'est pas arrivés... :-/
Nous voici enfin à la frontière Finlande/Norvège. Le paysage change radicalement. Le relief s'élève de plus en plus, la végétation retrouve de la densité, la route est sinueuse dans une petite vallée qui longe un lac de toute beauté. Ça ressemble un peu à ce que l'on connait en France dans certains coins des Alpes. 277km nous séparent encore de notre objectif... Le réseau internet mobile nous quitte pour une itinérance norvégienne, TomTom prend le relais de Google Maps, les NOK remplacent l'€uro, et toujours pas un seul renne qui soit venu se suicider sur la voiture !


Lakselv. Petite ville "carrefour" au sud du deuxième plus grand fjord du pays, le Porsangerfjorden que nous allons remonter sur sa côte ouest pendant 2h30. Mais avant ça, pipi, café, puis petit crochet à l'est pour une ballade dans un canyon bien sympa. Au retour, le long du fjord, c'était bizarre. Des gros cailloux sur plusieurs dizaines de mètres sur le rivage. Comment sont-ils arrivés là ? Moi je pense que c'est les trolls qui s'emmerdaient, et du haut des collines, ils jouaient à celui qui tire le plus loin. On a essayé d'en faire autant... sans succès !



En parlant de trolls, reprenant la route du Cap Nord, notre itinéraire nous oblige à nous arrêter voir les Trolls de Trollholmsund, ou dolomites de Porsanger. Les locaux y attribuent une légende selon laquelle les trolls ont été pétrifiés, et veillent aujourd'hui, ici, sur le fjord...


Bon en photo ça fait pas forcément rêver, mais en vrai c'est juste magique d'être là...




Vé le comm'il est beau !
Enfin ! Le voilà ! Le premier ! Le premier renne, qui gambade sur la route, nous passe à côté, et prend la pause pour une photo. Comme des gosses. Le premier ça fait un choc. Voiture à l'arrêt, les warnings, tout les appareils de prise de vue dans les mains, et, en plein milieu du bitume on se croyait reporters pour France 5 en train d'être les témoins d'un fait sans précédent. On l'a mitraillé le machin ! Et les locaux qui passaient dans leur Volvo, qui devaient bien se foutre de nous, eux, les norvégiens blasés de ces bestioles qu'ils bouffent en steak !


La route continue vers le nord. Les arbres disparaissent, laissant place à la roche, les falaises sur la mer, et cet air du bout du monde qui s'installe... On longe la côte du fjord. Des rennes à gauche, des cabanes de pêcheurs à droite, et la route sinueuse droit devant. Nous passons quelques tunnels, avant d'arriver au tunnel du Cap Nord. Presque 7km, sous la mer, à 212m de profondeur. Le Cap Nord est en effet sur une île, l'île Mager (Magerøya). Il faut donc passer sous la mer des Barents pour rejoindre notre destination.





Nous y sommes. N71°10′16″ E25°47′03″. Le Cap Nord.
A titre de comparaison de latitude, Rauma est à N61°07′38″ et Marseille qu'à N43°17′47″.
Pas de chance, le ciel est couvert. Mais tout de même, il est quand même 2h du matin ! Pas besoin de lumière. Par contre, gants, écharpe, et champagne de rigueur ! Oui oui, le champagne on pouvait pas ne pas remplir quelques flûtes. C'est une tradition ici, lancée en 1861 par le scientifique suisse Carl Vogt. Les frenchy lui ont fait honneur...


Bon la vérité c'est que le Cap Nord, c'est pas le point le plus au nord. Le VRAI point le plus au nord, c'est cette avancé de terre que l'on voit sur cette photo, que s'appelle Knivskjellodden. Alors c'est sur qu'avec un nom pareil, c'est moins vendeur. Puis y'a pas la falaise de 300 mètres là-bas, et surtout se taper 9km à pied pour arriver au bout !

Mais ne vous y trompez pas, le Cap Nord, malgré sa latitude et ses nombreux kilomètres à avaler pour le conquérir, est très touristique. Il est peu probable que vous rencontriez un jour autant de camping-car qu'ici, même dans un camping. Et le Norvégiens ont su vendre leur bout du monde ! Accès péage payant avant 1h du matin, et boutique ultra attrape-couillons (comme on dit dans le sud) sont de la partie.


Donc là, je le répète, au moment de la photo, il est 2h00 du matin.
Mais finalement, la route en vaut-elle la peine ?
Oui. Parce que la route en elle-même sur ses derniers 200km est magnifique. Ensuite parce que les rennes deviennent vos amis, et qu'en croisez va devenir une banalité. Mais c'est surtout ces paysages ras, au bout du bout de l'Europe, le calme absolu, à 300 mètres d'altitude au sommet de falaises sur cette mer où là-bas, à l'horizon, on y trouve les Svalbard et le Groenland. Puis il y a ce soleil de minuit (et des heures suivantes...) qui ne se couche jamais entre le 13 mai et le 29 juillet, et où à l'inverse vous n'aurez aucune chance de l'apercevoir entre le 18 novembre et le 23 janvier.

Ce voyage, road-trip de 4 jours entre amis, c'était aussi l'occasion ou jamais de faire le Cap Nord, car ce n'est pas un lieu au monde où l'on se rend spécifiquement depuis la France, à moins de visiter la Scandinavie, ce que j'ai en fait déjà fait en partie. Donc la boucle est bouclée.

Sur le chemin du retour, petite pause à Honningsvåg. Ici, les rennes sont carrément en centre-ville, sans complexe. Nous avons mangé de la baleine. C'est ici aussi que le Hurtigruten accoste. Ce ferry, communément appelé l'express côtier, relie, sous forme de croisière, Bergen à Kirkenes à la frontière russe, au-delà du Cap Nord. Bref, encore une idée de voyage...


A la tombée du "jour", il sont dangereux ces cons sur la route !

Info logement: oubliez les hôtels dignes de ce nom, il y en a très peu, et ça coûte un bras. Préférez les bungalows ou le camping-car. N'oubliez pas, en Norvège, la vie est chère, et l'acheminement dans le nord du pays par voie aérienne représente déjà un petit budget...

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